HISTOIRE ABRÉGÉE
DE LA TURQUIE

 

Depuis les origines à l’avènement de la République

 

YILMAZ ÖZTUNA

 

DIRECTION GENERALE DE LA PRESSE ET DE L’INFORMATION

La bataille de Dandânakan

 
Or les Ghaznévides n’entendaient pas abandonner à leurs rivaux un pays très vaste et riche comme le Khorassan. Le sultan Mes’ud de Ghazna, laissant là les affaires de l’Inde, accourut au Khorassan. Plusieurs rencontres eurent lieu, les Ghaznévides eurent plutôt le dessus. Enfin une bataille rangée fut livrée le 23 mai 1040 à Dandânakan près de Merv.

L’armée ghaznévide qui se dressait devant Çaðrý et Tuðrul Beys était la plus formidable machine de guerre du monde. Leurs chances de victoire étaient minces. Les Oðuz se battaient commandement, à quoi les Ghaznévides n’avaient rien d’équivalant à opposer. Les Ghaznévides furent défaits et les Oðuz victorieux. Les Seldjoukides affermirent leur possession du Khorassan.

La journée de Dandânakan marqua dans l’histoire turque. Désormais, aucun obstacle sérieux ne s’interposait plus entre les Turcs Oðuz et la mer libre. En fait, la jonction s’opéra une génération plus tard: Les Ghaznévides abandonnèrent l’Iran aux Seldjoukides, ils re retirent en Afghainistan et en Inde. Un peu plus tard, ils devenaient les vassaux des Seldjoukides.

Après Dandânakan, le Grand Hâkanat Turc n’est plus représenté par les Karakhanides, qui ne tarderont pas faire leur soumission aux Seldjoukides, mais par ceux-ci. Le sultan Tuðrul Bey devint hâkan (1040-1063). Les califes Abbasides de l’Iraq se soumirent aux Seldojoukides. Le vendredi 15 décembre 1055 calife Kaaim fit lire le Khutbé à Baghdad au nom de Tuðrul Bey. Les Turcs avaient pris possession du monde islamique. Ils refoulèrent les Chiites vers l’Afrique. Depuis, les califes seront des chefs spirituels; la puissance temporelle sera l’apanage des hâkan turcs.

Vers cette époque un écrivain arabe, Ibn-Hassûl porte sur les turcs ce jugement historique: “La grande qualité des Turcs est leur aptitude à se mettre à la tête d’une communauté. Ils ont été créés et mis au monde pour dominer et commander, pour donner des ordres et gouverner. Prenons pour exemple des pays comme l’Egypte et l’Iraq situés fort loin de l’habitat originel des Turcs et ignorant leur langue: une poignée de Turcs, s’étant introduits dans ces pays y ont immédiatement pris le pouvoir...”