HISTOIRE ABRÉGÉE
DE LA TURQUIE

 

Depuis les origines à l’avènement de la République

 

YILMAZ ÖZTUNA

 

DIRECTION GENERALE DE LA PRESSE ET DE L’INFORMATION

La fin des Seldjoukides

 
C’est ainsi que la Turquie de Konya, l’empire Seldjoukide, tomba non pas d’un coup, mais graduellement sous la dépendance des Mongols appelés “Ilhanides”, dont la puissance s’étendait sur l’Iran, l’Iraq et les territoires adjancents. A Keyhusrev, II succéda son fils aîné le sultan Ýzzeddin Keykâvûs II. Son premier règne va de 1246 à 1256.

Pour une année (1256-57) il céda le trône à son frère le sultan Rükneddin Kýlýç Arslan IV. Puis le reprit (1257-1261). Ensuite, Kýlýç Arslan IV remonta sur le trône (1261-1266). Cependant leur frère le sultan Alâeddin Keykubâd II partagea le pouvoir avec eux pendant quelques années (1249-1254). Le fils de ce dernier le sultan Gýyâseddin Keyhusrev, régna de 1266 à 1281. En 1281, année où Osman Ier, fils d’Ertuðrul Gazi devint “Uç Beyi” (marquis), le Sultan Gýyaseddin Mes’ud II, fils de Keykâvûs II, monta sur le trône. En 1302 il laissa sa place au sultan Alâeddin Keykubâd III, fils de son frère Melik Ferâmuz.

Cette même année 1302 Mes’ud II remonta sur le trône. C’est ainsi que, de 1074 à 1308, 16 membres de la dynastie des Seldjoukides régnèrent sur la Turquie.

Lorsque Mes’ud II mourut en 1308 en son palais de Kayseri, l’unité turque fut dissout.

Les fils d’Osman devaient lutter pendant deux siècles exactement pour la reconstituer. Il est vrai que, en 1310, le fils de Keyhusrev III set fit proclamer padichah (Roi) sous le nom de Kýlýç-Arslan V, mais personne n’y prit garde. Melik Rükneddin Kýlýç Arslan (descendant de deux Beys seldjoukides à la 13ème génération), il remplaça en 1380 pour peu de temps sur le trône de Kayseri la dynastie des Eretnaoðullarý. On trouve aussi des Seldjoukides qui régnèrent avec le titre de prince dans des villes comme Alâiye. Les derniers représentants de cette illustre dynastie disparaissent vers la fin du XVème siècle sans laisser de trace.

Désormais, l’Anatolie se divise en une foule de petits Etats indépendants ou à moitié indépendants sous la haute autorité et le hâkanat suprême des Mongols de l’Iran, dont les chefs s’intitulent “Ilhan” (Ýlhanides), dynastie en train de se turquiser et de s’islamiser, qui parle déjà le turc et accepte la civilisation turque.

Quand en 1308 les Seldjoukides tombèrent, la plus grande partie de l’Anatolie se trouvait au pouvoir des gouverneurs nommés par les Ilhanides et soumise à leur gouverneur général d’Anatolie. Trébizonde et le pays d’alentour il y avait un empire grec; à Çukurova, un royaume arménien; autour de la mer de Marmara, l’Empire byzantin. Les Beyliks turkmènes qui se partageaient toute l’Anatolie occidentale et les territoires avoisinant la mer Noire occidentale et la Meditérranée étaient entièrement soumis aux empereurs Ýlhanides était également la situation des meliks (rois) Artuklu de Mardin et Ayyubides de Hýsn-Keyfâ. Les régions du Hatay et d’Anteb étaient soumises au sultanat turc-mamelouk d’Egypte-Syrie. Amasra, Samsun, Biga, Ereðli (Héraclée) de la Mer Noire appartenaient aux Genois; Alaþehir, à Byzance. I’Empire Ýlhanide s’effondra en 1335. Les Beyliks élargirent leurs frontières. Entre Ankara et Erzurum fut fondé l’Etat d’Eretna. Les Mamelouks étendirent leur territoire vers Malatya et plus au nord. Le royaume arménien vit son territoire sévèrement amputé. Byzance perdit presque toutes les côtes asiatiques de la Marmara, que lui enlevèrent les Beyliks Karasi et Osmanlý.

En 1344 on assiste à la disparition complète des Ilhanides. Les Beyliks anatoliens deviennent indépendants. Le royaume arménien tombe sous la dépendance des Mamelouks. Les Celâyirlis, qui règnent sur l’Iraq et l’Azerbaïdjan, s’emparent de l’Anatolie du sud-est et région de Kars et d’Artvin.