MOUSTAPHA III
(1757-1774) |
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- Les douze premières années du règne de ce Sultan, fils d’Ahmed
III, furent pacifiques. Pénétré du sentiment de ses
responsabilités, il était convaincu de le nécessité de réformes
radicales, idéal qu’héritera de lui son fils Sélim III. Il
commença par établir un contrôle strict des finances et put
bientôt disposer d’un important fonds de réserve qui lui permit de
mener à bien de nombreux travaux publics et militaires. Des écoles
supérieures de génie, destinées à fournir de nouveaux cadres à
l’armée et à la marine, furent fondées et des officiers français
engagés pour y enseigner. Le sultan eut même l’idée de percer
l’isthme de Suez. Ces beaux projets furent entravés par la guerre
russo-turque de 1768-1774 qui marque un tournant décisif et fatal
dans le destin de l’Empire ottoman. Pour la première fois, la
Turquie était vincue par un Etat, la Russie, et il apparut qu’elle
n’était plus la plus grande puissance mondiale. L’Angleterre, la
France et la Russie s’étaient considérablement fortifiées. Le
traité de Kaynarca (1774) enregistrait cet état de choses. Le
Khanat de Crimée se séparait de l’Empire ottoman, avec lequel il
ne gardait plus que quelques faibles liens et devenait
indépendant.
En 1776, Istanbul fut ravagé par un terrible tremblement de terre
et plusieurs monuments d’importance, ainsi que des quartiers
entiers de la ville, durent être reconstruits à neuf.
Moustapha III mourut à 57 ans, après un règne de seize ans, miné
par le chagrin de la défaite. Ce souverain éclairé avait introduit
de nombreuses réformes dans l’organisation de l’Empire sans avoir
pu en arrêter la décadence.
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