HISTOIRE ABRÉGÉE
DE LA TURQUIE

 

Depuis les origines à l’avènement de la République

 

YILMAZ ÖZTUNA

 

DIRECTION GENERALE DE LA PRESSE ET DE L’INFORMATION

La littérature turque de l’époque des Karahanlý
Le Kutadgu Bilig et le Dîvânu Lugaati’t-Türk

 
Yûsuf Hâs Hacib, le maire du palais des Karahanlý, a révélé en 1070 avec le Kutadgu Bilig ce dont le turc etait capable comme langue poétique et philosophique. Quant au Divanu Lugaati’t-Türk, qui fut rédigé entre 1072 et 77, son auteur est Mahmoud de Kachgar, un prince Karahanlý. L’auteur a entrepris cette incomparable encyclopédie pour initier à la langue et à la culture turques le calife Abbaside et chef de la religion musulmane, un jeune homme de 21 ans qui était gendre du Grand Hâkan Turc Alp-Arslan. La date à laquelle l’ouvrage fut achevé et présenté au Calife coïncide avec celle de la fondation de l’Etat de Turquie.

Le prince Karahanlý, qui écrivait pendant la conquête de l’Anatolie, s’exprime comme suit dans la préface de son œuvre:

“J’ai vu que c’était du Zodiaque turc que Dieu avait fait lever le soleil impérial et qu’il avait fait tourner tous les cercles des cieux sur les terres turques. Dieu leur a donné le nom de Turc (fort), et l’empire de la terre. Les maîtres du monde sont sortis du sein des Turcs; Dieu les a placés à la tête de tous les peuples. Les Turcs qui ne quittaient pas le droit chemin, Dieu les a rendus forts pour persévérer dans le droit chemin. Les peuples qui suivent les Turcs ont été sanctifiés, ceux qui s’opposent à eux, avilis. Les Turcs ont éloigné les maux des peuples qu’ils ont pris sous leur protection. Tous ont besoin des Turcs, qui sont les justiciers du monde. Pour obtenir leur oreille et accéder à tous ses vœux, il faut apprendre le turc.”

Hoca Ahmed Yesevî, mort en 1166, par ses poèmes très simples mais émouvants, répandit la religion musulmane parmi les Turcs des steppes aussi. Toujours à la même époque Mahmoudoðlu Ahmed Yügnekî rédigea son Atabetu’l-Hakaaïk versifié. Au Xème s., le Coran fut traduit en turc. Parmi les poètes turcs musulmans Karahanlý, il convient de citer l’Emir Ali Aðacý et Türkeþ.