Absolutisme
(1871-1908) |
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- Les cinq dernières années du règne d’Abdülaziz Ier furent
assombris par toutes sortes de problèmes interiéurs et extérieurs,
ainsi que par une crise financière. II dut changer fréquemment de
grand-vizir.
La défaite de la France orienta la politique de cette puissance
dans le sens d’un rapprochement avec la Russie, ce qui encouragea
cette dernière à demander une révision du Traité de Paris de 1856
en vue de pouvoir établir des arsenaux navals en Mer Noire et d’y
maintenir une flotte. Satisfaction lui fut donnés par le Traité de
Londres (1871). Cette importante concession fut un coup fatal
porté à l’équilibre obtenu par le Traité de Paris qui devait finir
par devenir lettre morte lors du déclenchement de la guerre par la
Russie en 1877. Privée de ses plus remarquables hommes d’Etat par
les décès successifs de Moustapha Réchid pacha, d’Âlî pacha et de
Fuad pacha, la Turquie se laissera entraîner dans ce conflit.
Abdülaziz fut le seul des sultans à faire un voyage à l’étranger.
Accompagné de ses deux neveux dont l’un était prince-héritier, il
se rendit, au cours de l’été 1867, en visite officielle à Paris,
Londres et Vienne. Le souverain quitta Istanbul à bord de son
yacht le “Sultaniye”, escorté de vasisseaux de guerre et débarqua
à Toulon, port qui avait servi de base au grand amiral Hayreddin
Barbaros Hayreddin Pacha trois siècles auparavant lors de
l’expédition destinée à soutenir François Ier contre Charles
Quint. Le retour se fit par la voie du Danube. Le Sultan s’arrêta
pour un jour à Budapest, ville qui était restée jadis un siècle et
demi sous la domination turque et qui lui réserva un accueil des
plus chaleureux.
En 1869, l’Empereur François-Joseph d’Autriche-Hongrie, ainsi
qu’Eugénie, impératrice des Français, rendirent la visite du
Sultan. Le séjour de cette dernière sur le Bosphore suscita un vif
intérêt et resta longtemps gravé dans la mémoire du peuple turc.
Contrairement à son frère Abdül-Medjid Ier que ses goûts
inclinaient davantage vers la culture occidentale et qui était
amateur de musique européenne et de la langue française, le Sultan
Abdülaziz était plutôt attaché aux traditions nationales, fervent
amour de son pays le porta à de grands sacrifices en vue de
rénover et de renforcer l’armée et la marine qu’il réussit à
hausser au rang de troisième puissance navale du monde.
Après un règne de quinze ans, Abdülaziz fut assassiné et le crime
camouflé en suicide. Il avait quarante-six ans.
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Inauguration de la Chambre des Deputes a
Istanbul (le 19 mars 1877) |
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La marechal Gazi Osman Pacha |
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