HISTOIRE ABRÉGÉE
DE LA TURQUIE

 

Depuis les origines à l’avènement de la République

 

YILMAZ ÖZTUNA

 

DIRECTION GENERALE DE LA PRESSE ET DE L’INFORMATION

La vie sociale des Göktürk

 
Tant que la puissance des Göktürk suivit une courbe ascendante, l’armée turque fut la force militaire la plus formidable de l’Asie. Ce qu’étaient l’infanterie mácedonnienne et la romaine en Europe, la cavalerie turque l’était par sa rapidité. Si une expédition n’étant pas achevée rapidement, perdait son caractère de surprise, on la considérait comme un échec, une catastrophe. Dans le monde chinois, étant donné la densité de sa population, le succès n’etait possible que grâce à cette tactique des steppes. L’armée turque de cavaliers, s’avançant à marches forcées diurnes et nocturnes, les cavailers enfourchant alternativement leurs deux chevaux, dont l’un de rechange, fondait au moment le plus inattendu sur l’armée ennemie, sans lui laisser le temps d’être informée. Si l’armée ennemie était très nombreuse, l’armée turque n’acceptait pas la bataille, évitant ainsi tout risque. Elle battait en retraite, et la désolation des terres turques jetant l’ennemi dans le désarroi, celui-ci, harcelé par les attaques de guerilla, isolé à des centaines de kilomètres de sa base, était accablé et détruit par la cavalerie turque lorsque son épuisement était à son comble. L’ennemi redoutait la distance, or c’était l’élément dont les Turcs se souciaient le moins. C’est ainsi que les immenses armées chinoises et iraniennes, alourdies de classes auxiliaires et d’esclaves, étaient écrasées par la cavalerie légère des Turcs sans que le rapport des forces entrât en ligne de compte. Vers 705 ou 710, c’est à dire pendant une des ères de force et de prospérité du Hâkanat, l’armée turque comptait 230 000 hommes.